Le Coq et le Renard

 

Sur la branche d’un arbre était en sentinelle
Un vieux Coq adroit et matois.
Frère, dit un Renard adoucissant sa voix,
Nous ne sommes plus en querelle :
Paix générale à cette fois.
Je viens te l’annoncer ; descends que je t’embrasse.
Ne me retarde point de grâce :
Je dois faire aujourd’hui vingt postes sans manquer.
Les tiens et toi pouvez vaquer
Sans nulle crainte à vos affaires ;
Nous vous y servirons en frères.
Faites-en les feux dès ce soir.
Et cependant viens recevoir
Le baiser d’amour fraternelle.
Ami, reprit le Coq, je ne pouvais jamais
Apprendre une plus douce et meilleure nouvelle,
Que celle
De cette paix.
Et ce m’est une double joie
De la tenir de toi. Je vois deux Lévriers,
Qui, je m’assure, sont courriers,
Que pour ce sujet on envoie.
Ils vont vite, et seront dans un moment à nous.
Je descends ; nous pourrons nous entrebaiser tous.
Adieu, dit le Renard, ma traite est longue à faire.
Nous nous réjouirons du succès de l’affaire
Une autre fois. Le galant aussitôt
Tire ses grègues, gagne au haut,
Mal-content de son stratagème ;
Et notre vieux Coq en soi-même
Se mit à rire de sa peur :
Car c’est double plaisir de tromper le trompeur.

3 réflexions sur “Le Coq et le Renard”

  1. Une fables superbement retranscrite comme à l’origine et j’encourage le site à continuer!
    Bravo si seulement tous les autres sites de poésies, poèmes, fables, livres et textes étaient comme ça! Moi qui n’ai pas le livre, mon fils a pu apprendre « Le Coq et Le Renard » parfaitement et a obtenu 20/20 en « connaissance de la fable ». ET je regrette sincèrement de n’avoir pas repérer ce site avant ! J’encourage tous les parents (et enfants) à laisser une chance à ce site! Vous verrez, il change la vie !
    Bon courage et continuez ainsi !

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